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Titulaire d’un Diplôme d’Études Musicales de guitare du Conservatoire de Nantes, dont il est originaire, Romain Lecuyer s’éprend de la contrebasse, qu’il étudie depuis 1995. Il participe d’abord, à la fin du siècle dernier, à divers stages et résidences de musiques actuelles et improvisées avec notamment la Compagnie Lubat, François Corneloup, Bruno Chevillon et Julien Lourau. Il met en pratique cet apprentissage au sein de divers groupes nantais dont le KarréMagik (hip-hop acoustique) et le trio Mix-City (musique funky).

Quand soudain, fin 2001, un voyage en Argentine en décide autrement. Romain découvre le tango presque par hasard, et pourtant cela va déterminer ses nouveaux choix musicaux : il s’inscrit à l’Escuela de Música Popular d’Avellaneda où il étudie, outre le tango, le folklore argentin. Puis il entre à l’Orquesta Escuela de Tango, dirigée par le maestro Emilio Balcarce, un lieu unique où les vieux musiciens de tango, qui ont joué avec tous les grands orchestres de « l’âge d’or » transmettent leurs style, manière et petits secrets à une nouvelle génération fascinée par le compás du tango.

3 ans à Buenos Aires, 3 ans de formation intensive, 3 ans pour commencer à faire le tour d’un monde, 3 ans dans les jours et les nuits d’un ville où il enregistre et se produit régulièrement : avec la Orquesta Escuela, « Bien Compadre » et « Tango En Vivo » (epsa music) ; avec le trio Grossman/Lecuyer/Ragusa (jazz argentin), « Confluencia » (epsa music) ; avec Luis A. Perez et Kelo Palacios (folklore) : « Lo Pebete ».

Romain fait ainsi partie de cette nouvelle génération de musiciens étrangers et argentins qui a éclos à Buenos Aires au tournant du siècle ; beaucoup viennent du rock, du classique, voire du jazz, mais ils sont ce je ne sais quoi des jeunes gens qui ont le temps, le temps long du tango, et renouvellent le genre tout en subtilité. Souvent excellents instrumentistes, ce sont aussi des artistes avec une certaine idée de la musique comme partage, découverte, transmission… Une qualité qu’on reconnaît à Romain des deux côtés de l’Atlantique.

Depuis son retour en France fin 2004, il intègre diverses formations dont le Cuarteto Cedrón, l’orchestre Tanguísimo, le trio Celebración, le groupe brésilien Symbiose et l’Alter Quintet; ce quintet à corde atypique collabore et enregistre avec divers artistes, en France (Diana Baroni, Nelson Veras, Frédéric Pagès) comme en Argentine (Raul Barboza, Horacio Castillo, Aca Seca). Romain a également accompagné Rudi Flores, le duo Trosman/Maguna, Juan-José Mosalini, Leonardo Sanchez, Osvaldo Calo, Amelita Baltar, Melingo, Raúl Barboza, Los Quilapayun et a enregistré pour le Cuarteto Cedron (« Elogio»), Melingo (« Corazon y Hueso »), Juan-Carlos Caceres (« Noche de Carnaval »),  le Gotan Project (« Tango 3.0 »), Raul Barboza, (« Dos Orillas ») ou l’ensemble baroque Capella Mediterranea (« Piazzolla Monteverdi : una utopia argentina »).

S’engager dans le trio Rudi Flores, c’est ainsi pour Romain revenir à ses premières amours, la guitare, avec laquelle il se fait « un honneur et un plaisir immense » de faire aujourd’hui dialoguer sa contrebasse, mais aussi s’engager dans une relation artistique et humaine avec Rudi Flores avec qui il entretient un échange musical fécond depuis de nombreuses années.